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Dasquié : le Forum des SDJ s'élève contre l'atteinte au
secret des sources
Le Forum des
sociétés de journalistes (SDJ) s'élève contre la "nouvelle atteinte au
secret des sources" des journalistes après la mise en examen du journaliste
Guillaume Dasquié pour compromission du secret de la défense, vendredi dans un
communiqué. Guillaume Dasquié est poursuivi pour "détention
et divulgation au public de renseignement ou fichier ayant le caractère d'un
secret de la défense nationale" et a été placé sous contrôle judiciaire.
Il est soupçonné d'avoir divulgué des éléments provenant de rapports de la DGSE
sur le terrorisme, a-t-on appris de source proche du dossier. "Encore une fois, dans le cadre d'une enquête
policière, le but des enquêteurs est d'obtenir d'un journaliste qu'il révèle
l'origine de ses informations", écrit le Forum, qui rassemble 25 SDJ. Le Forum rappelle qu'à "maintes reprises, le
pouvoir politique s'était engagé à ce que le droit des journalistes de ne pas
révéler leurs sources, garanti par l'article 109 du code de procédure pénale,
soit intégré dans la loi de 1881 sur la presse". "Devant l'escalade que constituent les
perquisitions à répétition dans les organes de presse et l'atteinte au droit
fondamental qu'est le respect du secret des sources", le Forum "fait
à nouveau appel au président de la République pour que les droits essentiels de
(cette) profession cessent d'être bafoués". Par ailleurs, la Fédération européenne des
journalistes (FEJ), qui rassemble des syndicats de journalistes européens, a
rappelé dans un communiqué "l'urgence de renforcer le cadre légégislatif
sur la protection des sources en France". "Nous ne doutons pas un seul instant que cette
mise en examen a pour seul but de faire avouer ses sources à ce journaliste
alors qu'il s'agit de fuites d'informations d'intérêt public. Ce n'est pas au
journaliste de porter le chapeau", déclaré le président de la FEJ, Arne
König, cité dans le communiqué. ber/Mdf/DS Le
communiqué du Forum des Sociétés de journalistes Le Forum permanent des sociétés de
journalistes s’élève contre la nouvelle
atteinte au secret des sources des journalistes que constitue
l’interpellation suivie de la garde à vue et de la mise en examen du journaliste
Guillaume Dasquié. Encore une fois, dans le cadre d’une enquête policière, le
but des enquêteurs est d’obtenir d’un journaliste qu’il révèle l’origine de ses
informations. Le Forum tient à rappeler qu’à maintes reprises, le pouvoir
politique s’était engagé à ce que le droit des journalistes de ne pas
révéler leurs sources, garanti par l’article 109 du code de procédure pénale,
soit intégré dans la loi de 1881 sur la presse. Devant l’escalade que
constituent les perquisitions à répétition dans les organes de presse et
l’atteinte au droit fondamental qu’est le respect du secret des sources, le
Forum fait à nouveau appel au président de la République pour que les droits
essentiels de notre profession cessent d’être bafoués. Le 7 décembre 2007 Le bureau du Forum Emoi dans la presse après la mise en examen d'un
journaliste d'investigation AFP, 7 décembre 2007 La perquisition chez le journaliste
Guillaume Dasquié et sa mise en examen pour compromission du secret de la
défense a suscité l'émoi dans la profession, qui a dénoncé une "atteinte à
la liberté de la presse" et une législation insuffisante pour protéger les
sources. Le
journaliste d'investigation a subi une perquisition à son domicile et a été mis
en examen dans la nuit de jeudi à vendredi, aux termes de quarante heures de
garde à vue. Il est soupçonné d'avoir divulgué des éléments provenant de
rapports "confidentiel défense" de la DGSE (direction générale de la
sécurité extérieure) sur le terrorisme. Il
avait consacré un article publié dans Le Monde du 17 avril 2007 sur ce que la
DGSE connaissait d'Al-Qaïda avant le 11 septembre 2001 et ce qu'elle avait
transmis aux Américains. La
ministre de la Défense de l'époque, Michèle Alliot-Marie, avait déposé plainte
contre X. "Je
me sens absolument outré. Cette garde à vue a consisté pour l'essentiel à
porter atteinte à un droit sacro-saint des journalistes, c'est-à-dire à me
contraindre à divulguer mes sources", a dénoncé M. Dasquié. Sa
mise en examen a soulevé un tollé dans la profession, alors que plusieurs
perquisitions ont récemment visé les médias ces dernières années (Le Canard
Enchaîné, Nice-Matin, Midi-Libre...). Reporters dans frontières (RSF) a dénoncé les
"procédés abusifs", estimant qu'"on ne peut pas faire porter la
responsabilité de fuites à un journaliste qui divulgue des documents méritant
d'être portés à la connaissance du public". Premier syndicat de la profession, le SNJ a déploré
"une censure moderne qui se caractérise par la criminalisation de
l'enquête journalistique". Le Forum des sociétés de journalistes (SDJ), qui rassemble
25 SDJ, en a appelé au président de la République "pour que les droits
essentiels de la profession cessent d'être bafoués". La Fédération nationale de la presse française (FNPF),
qui rassemble plusieurs syndicats patronaux du secteur, a fait valoir "qu'il
ne peut exister de presse libre sans la garantie du secret des sources". L'article 109 du code de procédure pénale prévoit que
"tout journaliste, entendu comme témoin sur des informations recueillies
dans l'exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler
l'origine". Mais pour les syndicats de journalistes, le texte est
insuffisant à protéger leurs journalistes et leurs sources. Hasard du calendrier, ils étaient reçus ce vendredi au
ministère de la Justice pour présenter leurs propositions visant à inclure la
protection des sources dans la loi sur la presse de 1881 et à mettre en
conformité le droit français avec la jurisprudence européenne. Le Forum des SDJ souligne que "le pouvoir
politique s'était engagé à maintes reprises" à ce que la protection des
sources soit intégrée dans la loi de 1881"... Promesse qui n'a "pas
été honorée", regrette le directeur du Monde, Eric Fottorino, qualifiant
l'affaire de "grave" et "choquante". Le Conseil de l'Europe a consacré la protection des
sources comme l'un des pierres angulaires de la liberté de la presse. L'article 10 de la Convention européenne des droits de
l'Homme stipule que "toute personne a droit à la liberté
d'expression". Ce droit "comprend la liberté d'opinion et la liberté
de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y
avoir ingérence d'autorités publiques". La fédération européenne des journalistes (FEJ) a
rappelé que la France avait été "condamnée à plusieurs reprises par la
Cour européenne des droits de l'Homme pour non respect de la protection des
sources". juc-ber/sd |